E-MED: Les PED doivent doubler leurs d�penses de sant� (suite)
--------------------------------------------------------
Un commentaire un peu tardif, quelque peu d�cal� et comme "billet d'humeur"
en r�ponse au politiquement correct qui pr�vaut actuellement au sujet de
Commission "Macro�conomie & Sant�":
Une lecture possible de ce document et du travail de la Commission de M. J.
Sachs, qui reprend pour l'essentiel les th�ses d�velopp�es il y a plusieurs
ann�es par la Banque Mondiale (World Development Report: "Investing in
Health", 1993), est que les PED doivent dor�navant investir dans la sant�,
non parce que la sant� fait partie des droits �l�mentaires de l'homme (Cf.
definition de l'OMS) mais par ce qu'un homme et une femme en bonne sant
sont plus productifs et ainsi accroissent la richesse nationale (Pour quel
profit? Peut-�tre que les sous-traitants locaux des firmes multinationales
ont des �l�ments de r�ponse! Peut-�tre que l'analyse des flux de capitaux
pourrait apporter d'autres �l�ments de r�ponse).
Ceci est en particulier objectiv� par les indicateurs utilis�s et
pr�conis�s au d�part par la Banque Mondiale et Harvard School of Public
Health (Murray & Lopez, 1996): les indices DALYs et QALY qui permettent de
mesurer la charge de morbidit� et de fixer les priorit� en termes
d'investissement sur la sant�, sous-mesurent le poids des individus
non-�conomiquement productif" (individus <15 ans et > 60 ans) et de fait
donnent un poids excessif � la tranche d'�ge 15-60 ans car c'est la classe
�conomiquement productive d'une soci�t� (Paalman et al., 1998). En outre
cela pousse � ne privil�gier que les mesures "cost-effective" et � en
maximiser les r�sultats, et il en d�coule alors que parmi les maladies
infectieuses les seules priorit�s retenues sont le VIH, la tuberculose et
la malaria. Les autre maladies (maladies n�glig�es telles la leishmaniose,
shistosomiase, trypanosomiase...etc.) ne rentrant pas dans cette cat�gorie
sont alors laiss�es de c�t�.
Enfin investir dans la sant�, outre la productivit� accrue des travailleurs
du Sud aurait comme effet lat�ral de "prouver � tous les sceptiques que la
mondialisation peut-�tre mise au service de l'humanit� toute enti�re"
(conclusion de la Commission).
Au fait, de quelle humanit� nous parlez-vous M. Sachs ?
Patrice Trouiller
ptrouiller@chu-grenoble.fr
--
Adresse pour les messages destin�s au forum E-MED:
<e-med@usa.healthnet.org>
Pour r�pondre � un message envoyer la r�ponse au forum
ou directement � l'auteur.
Pour toutes autres questions addresser vos messages � :
<e-med-help@usa.healthnet.org>