[e-med] Licence obligatoire pour un traitement vital du SIDA en Equateur

[remerciements à CR pour la traduction.CB]
http://www.citizen.org/actions-ecuador

Licence obligatoire pour un traitement vital du SIDA en Equateur

Le 12 novembre 2012, l'Equateur a autorisé la concurrence par le prix à un
autre produit vital du SIDA encore sous brevet. On trouvera le texte de la
licence obligatoire (en Espagnol), son résumé en Anglais et la demande
originale pour une licence obligatoire à :
http://www.citizen.org/actions-ecuador.

Cette décision suit de près celles de l'Indonésie pour 7 traitements du SIDA
et de l'hépatite B, et de l'Inde pour sorafenib, un anticancéreux, accordé
plus tôt cette année, succédant à des rejets de brevets retenus avec succès
en Inde et au Brésil.

L'Equateur devient un leader dans le combat pour l'accès équitable aux
traitements. En 2009, le Président Correa avait déclaré que l'accès des
malades aux traitements prioritaires était une question d'intérêt public, ce
faisant il ouvrait la voie à la concurrence des génériques. Le Président
avait déclaré qu'on pourrait accorder des licences obligatoires à tout
traitement médical qui s'avèrerait nécessaire, inaugurant le protocole de
ces licences. Le Président avait discuté en direct à la télévision de ce
sujet pendant plusieurs minutes. En 2010, la première licence obligatoire
était émise dans ce pays pour ritonavir, un composant de Kaletra,
diminuant son prix d'achat de 27%. Pour en savoir plus sur les licences
obligatoires en Equateur, cliquez sur :
http://www.citizen.org/ecuador-compulsory-licensing-history.

On estime à près de 30.000 la population touchée par le SIDA en Equateur
avec environ 2.000 nouveaux cas chaque année. Selon un rapport du Ministère
de la Santé Publique de 2011, 6.767 personnes étaient enregistrées pour des
traitements par ARV en 2010. Le rapport indique que le gouvernement s'est
donné comme objectif d'augmenter de 20% chaque année le nombre des patients
pouvant accéder aux traitements; il a budgété 3,431,094.00 USD entre 2011 et
2013 pour l'achat de traitements de deuxième et de troisième intention.

La décision du gouvernement de donner une licence obligatoire à Acromax, un
labo établi en Equateur, permettra à ce dernier d'importer et de produire
localement l'association abacavir+lamivudine (ABC+3TC) sous brevet de GSK,
un traitement de seconde intention. La licence devrait permettre au
gouvernement d'élargir l'accès aux traitements équitables. Elle pourrait
aussi permettre d'agrandir la capacité industrielle, car il s'agit de la
première licence européenne permettant une production locale du produit.

En dépit des efforts des labos et des U.S.A. de contrer les licences
obligatoires, l'Equateur a élargi son protocole des licences obligatoires.
En avril 2011, un quotidien équatorien a publié des messages de Wikileaks
émis par l'ambassade des U.S.A. à destination du ministère des Affaires
Etrangères des U.S.A., montrant que les U.S.A., les labos multinationaux et
trois ministres du gouvernement échangeaient des informations et
travaillaient pour saper la politique équatorienne en développement. Selon
ces messages, peu après que le Président Correa eut émis le décret 118, une
mission à Quito explorait l'organisation de pays riches où les brevets font
la loi, contre la politique de l'Equateur. Ces efforts semblent n'avoir
soulevé que peu d'intérêt. On trouvera ces messages sur :
http://www.citizen.org/actions-ecuador.