Vente de médicaments contrefaits / Plan opérationnel de lutte : Le marché
ivoirien évalué à plus de 10 milliards de FCFA
Publié le mercredi 13 juin 2012 | L'intelligent d'Abidjan
http://news.abidjan.net/h/435265.html
Lutte contre le trafic et la contrefaçon des médicaments: Les acteurs de la
Santé en séminaire de réflexion
Le bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Abidjan abrite
depuis le lundi 11 juin 2012, un atelier national d’élaboration du plan
opérationnel de lutte contre le trafic illicite et la contrefaçon des
médicaments. Les travaux ont été ouverts par Madame le Ministre de la Santé
et de la lutte contre le sida, Prof. Thérèse N’Dri-Yoman, qui avait à ses
côtés le Représentant résident de l’OMS en Côte d’Ivoire, Dr Allarangar
Yokouidé.
Cet atelier qui regroupe une cinquantaine de participants, issus des
secteurs de la santé, de la sécurité et de l’économie fait le point sur la
mise en œuvre du plan stratégique national de lutte contre le trafic
illicite et la contrefaçon des médicaments, élaboré en 2008. Le phénomène du
marché pharmaceutique illicite, évalué à plus de 10 milliards FCFA, a pour
principale cible les populations pauvres et moins éduquées. Il constitue de
ce fait un véritable problème de santé publique en ce qu’il présente de
graves dangers pour les populations. Ce marché illicite propose en effet,
essentiellement, des médicaments contrefaits ou détournés du circuit
officiel. Ces médicaments sont le plus souvent sous-dosés, périmés, mal
conservés, exposés à la chaleur, aux rayons du soleil et aux intempéries
entraînant leur dégradation et les transformant en produits toxiques. Les
conséquences de la consommation de ces médicaments sont nombreuses et de
plus en plus visibles au sein des populations, avec l’apparition de
phénomènes de chimiorésistance, de certaines pathologies et de leur
aggravation (insuffisance rénale, troubles cardiaques, perforations
intestinales, hépatites iatrogènes, hypertension artérielles…), nécessitant
une prise en charge médicale plus lourde, en terme de coût et de durée.
«Après l’élaboration et l’adoption de la politique nationale de lutte contre
le trafic illicite et la contrefaçon des médicaments, cet atelier de mise en
œuvre des stratégies de lutte représente un pas important dans le combat
contre ces fléaux qui déciment en silence nos parents», a dit le ministre
N’Dri-Yoman. Pour sa part, le Représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire, Dr
Allarangar Yokouidé, a rappelé l’objectif que l’OMS, au niveau mondial,
partage avec les pays. Il s’agit «de rendre les Médicaments Essentiels
disponibles à tout moment, dans tous les établissements sanitaires, en
quantité suffisante, sous une forme appropriée avec une qualité assurée,
accompagnés d’une information adéquate et à un prix accessible pour les
individus et les communautés, dans un système de santé performant». Selon
les experts, ce marché illicite a pu se développer pour différentes raisons,
notamment la disponibilité insuffisante des médicaments dans le système de
santé, l’inaccessibilité financière des médicaments vendus dans le secteur
privé, liée à l’augmentation de la pauvreté des populations, la facilité
d’accès au marché illicite, la culture du recours à l’informel, le manque
d’information et d’éducation à la santé.
Olivier Guédé