[e-med] Recherche en santé : trop de fraude !

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Recherche en santé : trop de fraude !
Revue Prescrire
Décembre 2012

Recherche en santé : trop de fraude !

Il est temps de mettre fin à la confiance aveugle dans les résultats publiés
par les chercheurs, et de rendre possible leur vérification.
Au cours des dernières années, de nombreux articles dans la presse
biomédicale internationale ont dénoncé la manipulation par les firmes des
résultats d'essais cliniques. Mais des chercheurs travaillant pour les
firmes se plaignent aussi de la manipulation des résultats des études
précliniques par des chercheurs travaillant hors des firmes.Une équipe de
chercheurs d'une firme a cherché à reproduire 53 expérimentations
précliniques dans le domaine de l'hématologie et de la cancérologie décrites
dans des articles importants. Au total, cette équipe n'a réussi à reproduire
que 6 des 53 expérimentations. Certains des auteurs d'expérimentations non
reproductibles ont reconnu avoir publié les seuls résultats qui confortaient
leur hypothèse, bien que non représentatifs de l'ensemble de leurs
résultats. Une équipe d'une autre firme a estimé par ailleurs qu'un quart
seulement des études précliniques qu'elle avait essayé de vérifier pouvaient
être reproduites. Une étude plus ancienne avait montré qu'un tiers des
cliniciens chercheurs reconnaissaient s'être livrés à des manipulations
trompeuses dans leurs recherches : non prise en compte de résultats
contredisant les leurs, modification du protocole ou des résultats sous la
pression du financeur, etc.Cette fraude massive résulte de la compétition
qui existe entre chercheurs pour obtenir réputation, avancement et moyens
financiers. Elle témoigne d'une quête de profit sans scrupule, déconnectée
de l'intérêt des patients.De plus en plus de voix s'élèvent aujourd'hui dans
le monde pour réclamer une modification profonde du processus de publication
des études précliniques et cliniques : mise à disposition de toutes les
données brutes, analyse indépendante des résultats, et obligation de publier
tous les résultats, y compris ceux qui ne vont pas dans le sens souhaité par
les promoteurs.Ce sera le thème de la conférence-débat de la Pilule d'Or
Prescrire 2013, le jeudi 31 janvier 2013.©Prescrire 1er décembre
2012"Chercheurs : fraude endémique" Rev Prescrire 2012 ; 32 (350) : 933.
(pdf, accès libre)
<http://www.prescrire.org/Fr/79E49D91BBF63B8F4EBFDA3057C5643E/Download.aspx&gt;
Lire le texte complet
Pdf, accès libre
<http://www.prescrire.org/Fr/79E49D91BBF63B8F4EBFDA3057C5643E/Download.aspx&gt;

Voir aussi :

Recherche clinique :
pour un accès
aux données brutes
Rev Prescrire 2012 ;
32 (348) : 773.
Pdf, accès libre
<http://www.prescrire.org/Fr/CB0275FD3E18A42CED0F76EBC0381A06/Download.aspx&gt;

Recherche clinique
sous influence :
penser les alternatives
Rev Prescrire 2012 ;
32 (342) : 311-314.
Pdf, accès libre
<http://www.prescrire.org/Fr/08CBB0823A816F1FD6E953DAE480A2B6/Download.aspx&gt;

Recherche en santé : trop de fraude !

Puis- je me permettre de reprendre in extenso le papier ce que j'avais écrit en janvier 2011 à propos des CRO et des essais cliniques biaisés et de la nécessité absolue d'encadrement des CRO extérieurs, la profession et au fait de faire le ménage depuis bien longtemps en son sein, mais cela fait de nombreuses décennies que ce problème existe et perdure désormais à l'abri des regards indiscrets dans les pays ou la valeur humaine est si peu reconnue.

Pour être aussi iconoclaste et machiavélique que "certaines" CRO de renommées mondiales et nationales, il est de notoriété non publique que grand nombre d'essais furent réalisée par des CRO indépendantes pour le compte de compagnie pharmaceutiques peu scrupuleuses , lesquels choisissaient (au plus disant) des CRO et des investigateurs pour leur complice compréhension dans le rendu des résultats, de ceux qui présentaient le moins d'effets secondaires , voire à changer la méthodologie et le protocole pour se conformer à ce qu'attendais le financeur pharmaceutique.

L'intensification de la fraude à grande échelle s'est perpétuée avec plus d'intensité dès lors que l'on a décidé dappliquer des normes de qualité et une gestions des sous traitants selon des guidelines normalement édictées pour éviter ce genre de fraude.
Ces règles, ont été détournées de manière si subtiles qu'elle permirent d'institutionnaliser la fraude massive, encore plus profonde dès lors que les essais cliniques ont été réalisés dans des pays ou la législation y est inexistante, souples et si corruptible;
"Prescrire" indique qu'il s'agirait de pression sur les publications " publier ou périr". je crois que cette vision est un peu courte, il convient de se poser une autre question que celle-ci: à savoir que les CRO se sont transformées en CDP ou Centre de Profits et ou le business tenait lieu d'éthique.

Il est a constater que l'on laisse les CRO opérer sur de nombreux domaines connexes qui mettent en œuvre des filiales plutôt orientées vers la valorisation de quelques dossiers pharmaceutiques juteux qu'ils mènent en parallèles, d'autres se trouvent judicieusement placés dans des commissions spécialisées, " juges et parties" et" business" ne font pas bon ménage avec la "sécurité des patients".

Je prône comme il y a un an pour un encadrement juridique et normatif des CRO ainsi que de leurs conflits d'intérêts, jusqu'à maintenant épargnés car ils ne se trouvaient pas dans l'œil du cyclone et que leur responsabilité juridique ne peut être avérée dès lors que l'étude biaisés à été plébiscités par le sponsors.

Je voudrais m'attendre à des réactions autres que celles des Journalistes scientifiques, des réactions de la communauté médicale et de santé publique, mais je doute fort qu'il y en aura de virulente, le journaliste est indépendant et non acteur de santé prenant, et les autres acteurs directs se contenteront -ils de se cacher derrière le doigt qui montre la lune en cherchant par tout les moyen à ne regarder que le doigt?

La CRO ( privé notamment) doit globalement revenir à ses fondamentaux et prendre le "recul de l'humilité", elle est un acteur de santé essentiel et elle ne pourra échapper à ses responsabilités pénales, lorsque qu'elle devra communiquer l'ensemble de ses données brutes et la pluralité de ses essais,( en espérant que l'historique y soit) ( et dès lors qu'un corps d'inspecteur et de contrôleur sera mis en place par les autorités des agences).

En fait, dans ce ballet des responsabilités, il y a l'industriel pharmaceutique ( promoteur sponsor), les experts non indépendants,(retraités des agences) les CRO, les dirigeants, directeur scientifiques, les directeurs médicaux et de recherches cliniques et les investigateurs hospitalo universitaires, sommes toutes cela ne fait pas grand monde pour se partager les errements passés et pour se trouver le plus souvent en prétoires avec en face d'eux les associations de malades ou les familles éplorés.

Il est bien temps de moraliser et de légiférer, Avis à """ce Député""" qui me lira et qui ira jusqu'au bout,( et dont l'extrémité juridique , rejoindra bien souvent les causes perdues des "inclus " des pays défavorisés)

Voici ce que je précisait en janvier 2011/:

sam. 22/01/2011 23:52 [e-med] (2)Le Champix, médicament de sevrage tabagique, accusé de provoquer des états suicidaires:
Pour un nouvel ordre mondial sans discréditer, mais en se parlant, ni jeter l'anathème ni l'excommunions de nombreux chercheurs que l'on ne peut stigmatiser toujours.

Maxime : mettez un Centralien ou un polytechnicien compétent dans un système technocratique ou administratif figés d'un pays émergent, il n'avancera pas plus vite qu'un Maçon somnolent au pieds des son mortier durcissant.
  
Suggestion de :
Séparation au niveau des terminologies c'est-à-dire :

- séparation entre un système industriel (pharmaceutique) et la gestion en clarté des produits de santé.
- Cela inclut un double mode de gouvernance au sein des producteurs de produits mis sur le marché d’une part :

1. Un mode de gouvernance incluant le cycle du médicament jusqu’à sa mise sur le marché, c’est le principe industriel et marketing naturel de toute entreprise d'autre part:

2. Un mode de gouvernance orienté vers la sécurité des patients ;

§ Ce nouvel ordre inclut au sein d’un centre de suivi et d’évaluation et de recoupement des informations provenant des essais cliniques effectuées en sous-traitance par des CRO externes ;
§ Ce centre s’inscrit sous la responsabilité juridique et pénale des laboratoires
§ Ce centre serait composé des instances de l’assurance maladies, des représentants de médecins évaluateurs des Caisses, des représentants des mutuelles et des organisations professionnelles de médecins, pharmaciens, et pharmaciens- biologistes ( laboratoires analyses) , du secteur hospitalo-universitaire, des bio statisticiens et d’épidémiologistes de l’ANSES ; Enfin ce Centre devra intégrer des représentants des CRO qui seront évaluées par le laboratoires ,puis selon une « short List », les Associations de malades de la société civile devraient avoir un droit de véto et de permutation de CRO partenaires.

3. Ce centre à la fois coordonné par le laboratoire en demande d’études de phase I à IV, sera avant tout animé par des personnalités qualifiées et nommées par décret ministérielle et renouvelée périodiquement
4. Les CRO ( Contract Research Organization) composées d’organismes soient nationaux soit internationaux qui disposent selon leur domaines d’expertises d’un réseau de d’investigateurs hospitalo-universitaire sont pour la plupart compétents et respectant des codes de déontologie et d’étique strictes, néanmoins, le fait de disposer d’accréditation et de certification n’est pas un gage de respectabilité totale.
5. Les CRO doivent, clairement être hautement encadrées par le législateur de manière nettement plus rigoureuse (inclusion, pays d’accueil des essais, mode d’inclusion au niveau du respect humains (respect Huriet –Serusclat)...

- Le centre de suivi et d’évaluation et de recoupement des informations provenant des essais cliniques effectuées en sous-traitance par des CRO externes est placé sous la responsabilité du laboratoire et dans chaque commission, la présence d’un jury populaire doit pouvoir disposer d’un « droit au doute » qui sera l’occasion d’une « notification auprès des instances de surveillance « au fil de l’eau » ». Ce fait est générateur d’une « Alarme ».
- Pour éclairer ce jury populaire « devra pouvoir poser des questions naïves mais de bons sens aux experts pour lequel une réponse claire « devra être apportée. »
- Les organisations professionnelles de médecin et pharmacien doivent assurer le relai en niveau des journalistes scientifiques qui auront accès au nombre de pré alerte » lequel qui aura à cœur de rendre compte aux citoyens, en terme de veille, des exemples de projets similaires au niveau internationale et des Warning constatés sur des essais similaires.
- Les essais cliniques doivent être évalués sans placebo, garant unique d’une recherche d’efficacité réelle.
- La recherche et l’innovation effective de chaque laboratoire doit devenir un élément majeur de sa ‘cotation’ boursière et de son ‘indice de qualité humaine.’

José BOUDEY
askboudey@yahoo.fr

Bonjour,

Cette initiative est tout à fait remarquable et pertinente dans tous les
domaines de la santé mondiale. Il y a des années que le niveau de la
recherche médicale baisse au fur et à mesure que les statistiques faites
n'importe comment remplacent une vraie recherche de causalité, et ce
problème dépasse largement la question du médicament.

Citons deux exemples pertinents aujourd'hui:

- la décision de proposer la circoncision à tous les hommes parce que des
études statistiques montreraient une corrélation entre l'absence de
circoncision et le risque qu'un homme contracte le VIH lors de rapport
hétérosexuel. On notera déjà que même les plus zélés de la statistique
n'ont pas pu trouver de corrélation entre circoncision ou absence de
circoncision et rapports sexuels entre homosexuels males, ce qui fait
sérieusement douter, d'un rapport de causalité! (S'il y avait un lien de
causalité pourquoi les rapports hétérosexuels seraient concernés et par les
rapports homosexuels?)

Chez nous, Willy Rozenbaum a crié au scandale, et a dit que la décision
était '*politique*' (je le cite) et pas scientifique. Rozenbaum aurait pu
avoir le prix Nobel car c'est lui qui, il y a 30 ans, avait bcp contribué à
la découverte du VIH car il avait pensé à faire une biopsie des ganglions
chez un de ses patients mourrant, et l'avait donné à Barré-Sinoussi et
Cherman, en leur disant qu'ils trouveraient bien l'agent de la maladie
mystérieuse là, puisque tous les malades avaient des signes semblables...
Rozenbaum a protesté et demandé plus d'études sérieuses sur circoncision et
SIDA (voir notamment le rapport du Comité national SIDA français).. Il ne
voit pas de causalité prouvé entre circoncision et VIH et propose qu'on se
pose des questions sérieuses sur ces 'statistiques'.

Pourtant une décision politique est prise de circoncision en masse au
niveau mondial, décision en elle-même dangereuse. Que penser d'un pays
d'Afrique centrale avec plus de 30% de contaminés VIH ordonnant des
campagnes de circoncision systématiques sans s'assurer de la prévention du
risque de transmission par des rasoirs sans stérilisation?

Encore une fois (merci aux statistiques) on considère la transmission par
le sang comme négligeable par rapport à la montagne de statistiques sur la
transmission sexuelle... même si aucun scientifique ne peut nier que le VIH
est, scientifiquement, un virus à transmission hématogène. Et cela même
s'il se répand *aussi* par les rapports sexuels.

Ce même pays qui a ordonné une vaccination systématique contre le H1N1 de sa
population avec des...seringues en verre..(cad réutilisables.. s'il y a
matériel de désinfection adequate ce qui n'est plus le cas!!) et fait la
sourde oreille à une aide proposée par SIGN/OMS pour une formation et
l'utilisation de seringues à usage unique...

- En 2012 - atmosphère d'urgence sur les Maladies Non Transmissibles MNT)
il y a eu pas moins de 2 sommets de l'ONU (Moscou puis New York) sur la
santé (fait très rare, puisqu'on doit remonter 10 ans en arrière pour la
première conférence onusienne sur une question de santé, le SIDA), or les
statistiques qui alimentent ces prises de décisions politiques (création de
la Plateforme mondiale contre les MNT) font sourire...

On présente les MNT comme le plus important fardeau (statistique) de
maladies pour les pays en développement comme pour les pays riches...mais
les statistiques mélangent allègrement les questions d'âge!! Si les humains
vivent dix voir vingt ans de plus, évidemment cela augmente le nombre de
pathologies coronariennes... Qui n'aurait pas un risque cardiaque avec la
vieillesse? Comme dit un statisticien, un vrai, qui dénonçait ces
fraudulentes utilisations de statistiques dans le domaine médical:* je vous
rappelle que la vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible...*

--
Garance Upham
Co-Chair, Disability and Economics Circle, People's Health Movement

Bonsoir,

La décision de recommander, dans certaines conditions, la circoncision
masculine comme moyen communautaire de diminuer la transmission a été prise
sur deux arguments indiscutables
Sur 145 études épidémiologiques réalisées dès les années 80 seules 3 ne
montraient pas d’effet protecteur de la circoncision.
Plus récemment, 3 essais thérapeutiques avec un groupe témoin ont été
réalisés, ces 3 essais ont été arrêtés avant la date prévue car ils
montraient tous trois que les jeunes circoncis avaient un taux de
séroconversion de 40 à 50% inférieur aux autres non circoncis.
Ces études ont été réalisées dans un contexte de rapports hétéro sexuels et
toutes les recommandations ultérieures concernent ce contexte. Ce moyen n’a
jamais été recommandé pour les homosexuels masculins. Et ce n’est pas parce
que ce moyen n’est pas efficace chez les homosexuels qu’il n’est pas
efficace chez les hétérosexuels ; il y a bien d’autres différences !
Quant à W. Rozenbaum il parle de la circoncision pour les homosexuels il ne
remet pas en doute son utilité dans les rapports hétérosexuels.
La décision d’utiliser la circoncision est prise selon des critères stricts,
elle n’est pas mondialement recommandée, il faut que le taux de circoncision
naturelle soit bas et que le taux de séroprévalence VIH relativement élevé.
De récents essais réalisés en RSA montrent que la circoncision est
praticable dans d’excellentes conditions d’hygiène et sécurité et dans des
dimensions de santé publique.

Pour la transmission sanguine, elle n’est pas négligeable, mais elle est
toujours inférieure à la transmission sexuelle, sauf dans des conditions
très particulières comme en Roumanie ou en Chine il y a quelques mois ou
années. Il y a des faits de base qui ne peuvent être occultés ; par exemple
la répartition par âge des cas d’infection prouve que la transmission
sexuelle est majoritaire.

Concernant les MNT, il est curieux que les données scientifiques soient
amalgamées avec les discours politique ou institutionnels destinés à
mobiliser. Tous les articles scientifiques sur les MNT ont pris en compte
l’âge des sujets : c’est le B A Ba des statistiques et de l’épidémiologie,
les biais.

Et tout cela n’a rien à voir avec le problème très réel des données
volontairement tronquées lors des essais réalisés en vue d’obtenir une AMM.

Dr Jean Loup Rey
Santé publique