E-MED: R�flexions sur les dons de m�dicaments
[Mod�rateur : l'association Pimed organise le 1er avril 2000 � l'h�pital
Croix Saint Simon � Paris un colloque intitul� "Pour am�liorer la qualit�
des dons de m�dicaments dont le programme sera mis sur e-med d�s que
possible.
Le dr Jean-Loup Rey a analys� les directives de l'OMS en mati�re de dons de
m�dicaments et vous livre ses r�flexions.
CB]
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Quelques r�flexions pour pr�parer la journ�e de PIMED
Jean Loup REY
REFLEXIONS sur les DONS de MEDICAMENTS
Il n'est pas question pour moi de discuter le bien fond� de la n�cessit�
d'am�liorer la qualit� des dons de m�dicaments ni de relativiser la gravit�
des exc�s et erreurs constat�es ces derni�res ann�es. Mais il me semble
n�cessaire de revenir sur le fondement de la prescription de bonnes
pratiques dans ce domaine sans oublier de veiller � la faisabilit� des
recommandations propos�es et � la possibilit� d'un contr�le minimum.
Si on reprend les 12 principes directeurs de l'OMS il est possible de faire
les constats suivants et de poser les interrogations suivantes.
Principe 1
Les dons doivent �tre bas�s sur un besoin exprim�. Si ce principe veut dire
qu'il faut une demande formelle du pays b�n�ficiaire, c'est un principe qui
ne peut pas �tre appliqu� correctement. Il sera toujours possible d'obtenir
une demande mais cela alourdira les proc�dures et pourra �tre d�tourn�
facilement. Par contre, si cela veut dire que les dons doivent correspondre
aux besoins, donc au profil m�dical du b�n�ficiaire, tr�s bien. Si cela
veut dire que les dons sont impossibles en situation d'urgence, tr�s bien
(il faudra d�finir pr�cis�ment l'urgence sinon ce principe sera inop�rant).
Dans ce cas, ces 2 points doivent �tre prioritaires et ne parlons plus de "
besoins exprim�s�", notion qu'il est difficile � d�finir.
Principe 2
Les m�dicaments donn�s doivent appartenir � la liste des M�dicaments
essentiels (ME). Ce principe est incompr�hensible et inacceptable pour au
moins deux raisons.
A/ Si des m�dicaments essentiels sont donn�s cela va contre les int�r�ts du
syst�me d'approvisionnement pharmaceutique public, et priv�, du pays
b�n�ficiaire (concurrence d�loyale, circuit parall�le licite ou non, etc..)
B/ L'int�r�t d'un don de ME est minime sur la plan m�dical�; un tel don
n'apporte aucun avantage suppl�mentaire pour les malades par rapport � ce
qui existe.
Sur ce point il me semble que la r�flexion sur ces dons p�che. En effet,
quel est le but de ces dons, si c'est donner bonne conscience au donateur
et au l�gislateur c'est gagner. Par contre, si les dons sont faits dans
l'int�r�t premier du malade b�n�ficiaire il faut privil�gier les
m�dicaments r�cents (non essentiels) qui permettront de gu�rir un malade
grave et/ou avec une maladie grave, nouvelle, �mergente ou pas et cela,
m�me si le secteur pharmaceutique local est m�content. Ce que ces malades
ont besoin c'est d'antibiotiques de 3� g�n�ration, d'antiviraux,
d'antalgiques puissants, d'anticanc�reux, parfois d'antihypertenseurs ou
d'antid�presseurs r�cents ce n'est pas d'�rythromycine ou de parac�tamol.
Les ME, il peut et doit les acheter sur le march� national, de m�me les
associations doivent s'adresser au marche local, c'est leur devoir pour ne
pas d�stabiliser ce march�..
Dans cet optique le suivi de bonnes conduites doit se faire au niveau du
pays donateur et c'est plus difficile que de tout interdire mais il y a des
chances ainsi que les bonnes pratiques soient mieux suivies.
Il est possible d'�dicter des r�gles de bonnes conduites et tout faire pour
les faire appliquer. Pour cela il faut commencer par leur assurer une bonne
diffusion. Actuellement�; les principes de l'OMS ne sont connus que d'une
minorit� de personnes concern�es.
Le tri au d�part doit �tre guid� par le souci d'�tre efficace pour les
malades b�n�ficiaires, la s�lection des m�dicaments, diff�rente selon les
pays, doit �tre tr�s rigoureuse pour ne garder que les produits qui
apportent "�un plus�" � ce qui existe sur les march�s nationaux des pays
b�n�ficiaires.
Dans cet optique, est possible d'envisager que ces m�dicaments soient
r�serv�s aux m�decins ou aux dispensaires sous contr�le de m�decins et
qu'aucun m�dicament donn� n'entre dans le circuit des SSP ou des
dispensaires avec infirmier isol�. Cette r�gle permettrait de prot�ger ces
circuits sur les plans m�dical et financier.
Principe 3
Ce principe reste valable m�me avec envoi de nouveaux m�dicaments s'il est
pr�vu en parall�le d'envoyer la documentation compl�te et de faire une
formation sur les nouveaux produits.
Principe 4
Ce principe doit �tre appliqu� scrupuleusement. Il pourrait m�me �tre
compl�t� par l'interdiction d'envoyer certains m�dicaments, m�me si cela
d�pla�t � l'industrie pharmaceutique. Les m�dicaments qui n'ont pas fait la
preuve scientifique d'une efficacit� ne doivent pas �tre envoy�s, comme les
fortifiants, les oligo �l�ments, l'hom�opathie, les m�dicaments de confort.
Certaines formes doivent �tre exclues comme les sirops, les suppositoires
ou les ampoules buvables.
Principe 5
Ce principe est totalement irr�aliste et risque d'avoir des effets pervers.
Il n'est pas �dict� dans l'int�r�t du malade car il limite tr�s
s�rieusement l'acc�s des malades des pays b�n�ficiaire aux m�dicaments
nouveaux tr�s chers. Il doit �tre supprim� mais sa suppression doit
s'accompagner d'une plus grande vigilance sur les principes 4�;6�;7�;8�;9
qui d�finissent les minimums de qualit� des produits.
Principe 6
Si � l'arriv�e la date de p�remption doit �tre de 12 mois il me semble
n�cessaire de pr�ciser que lors du tri la date de p�remption doit �tre de
18 mois.
Principe 7
Il est indiscutable mais peu lisible, il faut mettre en avant l'indication
de la DCI et la teneur en caract�res latins (pas seulement en cyrillique ou
en arabe), et la date de p�remption en clair (interdire les codes seuls
comme aux USA). Les autres indications sont utiles mais pas indispensables.
Principe 8 et 9
Idem que 7
Principes 10, 11 et 12
Pas de commentaires
Jean-Loup Rey
M�decin de sant� publique
jean-loup.rey@wanadoo.fr
Question du mod�rateur :
Est-ce que pour les m�dicaments chers, les PED doivent compter sur les dons
(la charit�)?
Le d�bat est lanc�...
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