Correspondance
Une lettre de Jon Lidén
> 12.06.10 | 14h55 Mis à jour le 12.06.10 | 19h45 Réagissez
Jon Lidén
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/06/12/une-lettre-de-jon-liden_1371782_3232.html
Après la publication, Page trois, de notre enquête sur le détournement des
crédits et des médicaments destinés à lutter contre le sida en République
centrafricaine (Le Monde du 15 mai), le responsable de la communication du
Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Jon
Lidén, nous écrit notamment :
"Ces derniers mois, des dysfonctionnements sont apparus dans le domaine de
la gestion financière du programme tels que des procédures inadéquates de
contrôle de gestion. Après de nombreuses demandes de clarification de
notre part restées sans effet, et après avoir alerté le Conseil national
de lutte contre le sida et l'instance de coordination nationale, le Fonds
mondial a décidé un gel des fonds en octobre 2009. Le pays a été informé
qu'en cas de besoins urgents concernant les médicaments le Fonds mondial
pouvait cependant procéder directement à des paiements aux différents
fournisseurs afin d'éviter toute rupture dans les traitements.
En janvier 2010, le Fonds mondial a été informé de ruptures de stock de
médicaments. Une commande d'urgence devant couvrir au moins quatre mois de
traitements a alors été immédiatement approuvée. Les médicaments étaient
acheminés dans le pays une semaine plus tard.
Le Fonds mondial continue de travailler avec le pays afin de résoudre dans
la transparence et dans les plus brefs délais cette situation et demande
qu'un état réel de l'état des stocks en médicaments soit fourni. Le Fonds
mondial rappelle avec la plus grande fermeté qu'il applique une tolérance
zéro pour tout détournement de fonds, toute corruption ou mauvaise
utilisation des fonds mis à sa disposition par les pays donateurs pour
lutter contre les trois pandémies.
Lorsque de telles pratiques sont révélées, les fonds alloués à un pays
sont immédiatement suspendus et, s'il s'avère qu'il y a bien corruption,
malversation, le remboursement de ces fonds est exigé. Cela a été le cas à
plusieurs reprises par le passé, les cas le plus récents étant ceux de la
Mauritanie et des Philippines."
Jon Lidén
Article paru dans l'édition du 13.06.10