VIH/SIDA: Baisse « inquiétante » des fonds mondiaux
http://www.irinnews.org/reportfrench.aspx?ReportID=93560
NAIROBI, 22 août (IRIN) - Les fonds alloués à la lutte mondiale contre le
VIH ont baissé de dix pour cent entre 2009 et 2010, selon la Fondation de la
famille Kaiser et le Programme commun des Nations Unies sur le SIDA
(ONUSIDA) ; les activistes craignent qu'une réduction continue ne fasse
obstacle aux progrès mondiaux en matière de prévention et de traitement
contre le VIH.
Dans leur rapport [ http://www.kff.org/hivaids/upload/7347-07.pdf ] annuel
sur l'assistance internationale dans la lutte contre le VIH/SIDA dans les
pays à revenu faible et intermédiaire, les deux organisations indiquent que
les pays donateurs ont versé 6,9 milliards de dollars en 2010 contre 7,6
milliards de dollars en 2009. C'est la première fois que le montant des
fonds versés a baissé depuis que le suivi des dépenses allouées à la lutte
contre le VIH/SIDA a été instauré il y a dix ans ; entre 2002 et 2008, les
dépenses ont plus que sextuplé avant de se stabiliser en 2009.
« Le ralentissement des dépenses est inquiétant, car l'utilisation du
traitement comme moyen de prévention [
http://www.plusnews.org/report.aspx?reportid=93251 ] vient d'être proposée
afin de réduire le nombre d'infections par le VIH, ce qui nécessitera de
lourds investissements », a dit James Kamau, le coordinateur du Kenya
Treatment Access Movement.
Selon les auteurs du rapport, cette baisse est due à la diminution de l'aide
au développement, aux fluctuations de change et au ralentissement dans le
rythme des décaissements effectués par le gouvernement américain. Sur les 15
pays interrogés, sept - l'Australie, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège,
l'Espagne, la Suède et les États-Unis - ont fait état d'une diminution de
leurs décaissements d'année en année, mesurés dans la devise de chaque pays.
« Les États-Unis ont connu un ralentissement du rythme de leurs
décaissements en 2010 en comparaison avec 2009 : les décaissements sont
ainsi passés de 4,4 milliards de dollars en 2009 à 3,7 milliards de dollars
en 2010, et ce bien que les États-Unis aient affecté des montants d'un
niveau similaire », a souligné le rapport. « Le ralentissement est dû aux
nouvelles conditions instaurées par le Congrès en 2008 pour le PEPFAR [Plan
d'urgence du président américain pour la lutte contre le SIDA] ».
En dépit du ralentissement des dépenses, les États-Unis demeurent le
principal pays donateur : leurs versements représentaient 54,2 pour cent du
total des versements effectués par les pays donateurs. Les États-Unis sont
suivis par le Royaume-Uni avec 13 pour cent, la France avec 5,8 pour cent et
les Pays-Bas avec 5,1 pour cent. Les versements effectués par l'Allemagne et
le Danemark représentaient 4,5 pour cent et 2,5 pour cent du total des
versements effectués.
« Nous savons que les États-Unis connaissent des difficultés économiques,
comme d'autres pays donateurs importants ; le Japon, par exemple, était un
des principaux pays donateurs du Fonds mondial [de lutte contre le SIDA, la
tuberculose et le paludisme], mais il a été confronté à une catastrophe
naturelle majeure pour laquelle il doit utiliser une partie de ses fonds »,
a ajouté M. Kamau. « Il est donc temps que nos gouvernements prennent des
mesures pour trouver des financements pour lutter contre leurs
épidémies...Le PEPFAR est un plan d'urgence, il ne peut pas durer
indéfiniment ».
M. Kamau a souligné que les gouvernements africains devaient respecter la
Déclaration d'Abuja [
http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?reportid=90008 ] de 2001 par
laquelle ils se sont engagés à consacrer au moins 15 pour cent de leur
budget national au secteur de la santé.
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